1 - Problèmes environnementaux, une réalité

A - Qu'est ce que l'environnement ? Le développement ?

1) Deux concepts différents...

Développement : selon la définition classique d'un dictionnaire économique, F.PELVOUX définit le développement comme « l'ensemble des changements des structures mentales et des habitudes sociales qui permettent la croissance du produit réel global ». Il ne faut pas confondre le développement avec la croissance économique pure et simple qui ne représente qu'un enrichissement.

Environnement : La définition du petit Robert définie l'environnement comme étant « l'ensemble des conditions naturelles et culturelles dans lesquelles les organismes vivants se développent ». Nous avons déjà ici l'idée de développement. Le développement au sein d'un milieu, celui qui nous à fait naître et qui est une condition obligatoire de notre survie.

Voyons en quoi ces 2 définitions sont liées, ou en quoi notre développement aussi complexe soit-il s'inscrit dans l'évolution de la nature comme toutes espèce vivante.

2) ... mais liés

La croissance économique est un phénomène récent (depuis1500). Au départ le capitalisme était fondé sur les exploitations minières et forestières, et ce n'est que vers 1700 que se modifient techniques et organisations de la production grâce aux révolutions industrielles et agricole. Avec l'accès au développement « à l'occidentale » du Japon et des USA , la pression sur l'environnement et les ressources se fait de plus en plus forte.

a ) Le principe de la thermodynamique de l'environnement

Vers 1960 on assiste à un retour des idées malthusiennes, c'est-à-dire que l'on considère l'environnement comme étant une limite aux possibilités de production et de consommation. On arrive ainsi à la déduction d'une égalité comptable entre la somme des ressources naturelles et la somme des biens consommés. Le raisonnement se fait en économie fermée où tout ce qui est produit peut être retranché aux ressources disponibles, dans un tel système l'énergie se dégrade inexorablement. On met ainsi l'accent sur les coûts en terme physique de la croissance économique qui accélèrent le processus de dégradation de l'environnement.

De plus, un problème apparaît avec l'accumulation des déchets qui menacent les capacités d'épuration des milieux naturels. En cela, l'approche de l'économie écologique a le mérite d'introduire les contraintes environnementales en analyse économique. On peut prendre l'exemple de l'eau qui, si elle est polluée, engendre d'autres externalités négatives pour la pêche, les baignades, etc...

b ) Politique environnementale et développement durable

En 1971 création en France du ministère de la protection de la nature et de l'environnement.

En 1970 création aux USA de « l'environmental protection agency »

Il y a une double raison à la création de ces institutions ; une raison éthique tout d'abord, pour le bien des populations, et un raison économique :

Les effets de la pollution se traduisent par des coûts importants sur la santé humaine, mais aussi des coûts de dépollution des milieux naturels.

Ainsi un investissement dans des technologies respectueuses de l'environnement peut mener à une croissance de l'efficacité de l'économie. On va chercher à réduire les risques en consacrant une part du PIB à la protection de l'environnement (eau, assainissement, nuisances, déchets ...).

En 1987 les Nations Unies créent la commission sur l'environnement et le développement, d'où émerge le premier concept de développement durable dont l'objectif et de satisfaire les besoins présents sans compromettre les générations futures. Les objectifs premiers du développement durable sont donc l'équité inter-générationnelle et la répartition équitable entre régions et pays du monde.

Trois conditions s'avèrent primordiales pour satisfaire ce double objectif :

De plus, il faut souligner que l'état semble être le seul à pouvoir se charger de cette tâche pour le développement durable parce que : les problèmes environnementaux touchent tout le monde, les ressources sont des biens collectifs, les problèmes de pollution impliquent trop de responsables pour une solution strictement juridique.

Ces problèmes, malheureusement souvent banalisés, sont hélas une triste réalité. L'heure ne devrait pas être à savoir qui est le plus gros pollueur, mais à la recherche active de solutions viables et durables.

B - Les constats, 10 ans après RIO.

« Terriens, la planète fout le camp », s'est ainsi que fut tirée la sonnette d'alarme à Rio de Janeiro, le premier sommet de la terre en 1992, et ainsi qu'elle l'a été régulièrement depuis, tant et si bien comme le souligne un journaliste « d'Alternatives-économiques » que le ressort en semble cassé : le climat qui se réchauffe, l'eau douce qui se raréfie et 1.2 million de personne vivant toujours avec moins de 1$ par jour .

En effet, les espoir nés à Rio ont été en grande partie déçus. Voici les constats fait à Johannesburg montrant en quoi il faut modifier plus que jamais les modes de développement au nord comme au sud afin de préserver la survie des générations futures.

Ce sont des constats assez noirs réalisés par quelques 170 pays qui étaient présents à Rio en 92, alors que tous semblaient s'accorder sur la nécessité de protéger la planète pour protéger l'humanité ; c'est à dire un double objectif de « protection de l'environnement » et d' « élimination de la pauvreté », supposant des modes de production ne détruisant et n'affaiblissant plus les ressources naturelles. Tous s'accordent sur ces faits, mais les actes manquent encore.

1er constat : De très fortes inégalités entre riches et pauvres

Selon les donnés de la banque centrale (www.worldbank.org) la proportion des gens qui subsistent avec mois de 1 $ par jour à été ramenée de 29% à 23% en 1998. De plus le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans a nettement diminué depuis 1990 (sauf en Afrique), le taux d'équipement a augmenté durant les dix dernières années et le nombre d'enfants fréquentant l'école primaire à augmenté... Ces constats pourraient être satisfaisant s'il ne restait pas l'autre côté de la balance. C'est à dire que 110 millions d'enfant ne vont toujours pas à l'école, que 20% des enfants n'atteignent pas leur cinquième année dans les pays pauvres alors que 1% meurent avant 5 ans dans les pays riches.

L'espérance de vie a encore baissé sur le continent africain passant de 50 à 47 ans. La cause en est du sida avec 40 millions de séropositifs dans le monde dont 96% dans le sud (www.unaids.org), et de l'eau polluée (2.2 millions de morts par an) sans parler des bactéries plus communes dues au manque d'hygiène qui continuent de tuer (1.1 millions n'ont pas accès à l'eau potable et 2.4 millions ne peuvent jamais se laver).

Enfin, il y a certes une baisse du taux de personne vivant avec moins de 1$ par jour (voir plus haut), mais qui à cause de la croissance démographique n'a fait que passer de 1.3 à 1.2 milliards de personnes. En Afrique subsaharienne, plus d'un habitant sur 2 est sous le seuil de pauvreté et 1/3 des africains sont sous alimentés. Même si la tendance est à la baisse dans le monde 815 millions de personnes dans le monde souffrent de malnutrition.

2ème constat : La croissance polluante

Effectivement, le sommet de Rio avait permis de s'entendre sur 2 conventions. La première concernant les changements climatiques, la seconde la biodiversité.

Pour les risques climatiques, les états les plus riches étaient contraints de ramener leur niveau d'émission de gaz à effet de serre à celui de 1990. Elle a été complété par le protocole de Kyoto en 1997, obligeant ces mêmes pays riches à être en 2012 5% en dessous du niveau de 1990 ; chaque pays s'était vu imposé d'un objectif chiffré , avec la possibilité d'échanger avec d'autres pays des droits ou d'en obtenir en investissant dans le développement durable des pays pauvres. Cependant, les principaux intéressés que sont les Etats-Unis en tant que premier pollueur mondial ont rejeté le protocole en mars 2001. Les experts estiment que les émissions devraient être divisées par 2 pour stabiliser le dérèglement du climat.

En ce qui concerne la biodiversité, la convention a été ratifiée par 180 pays exceptés...les Etats-Unis. Elle vise à conserver et privilégier la diversité biologique ainsi que le partage de ses avantages. Cependant ce texte ne comporte pour seule contrainte que le sujet des O.G.M., le reste représente une simple déclaration d'intention. La conférence de la Haye en 2002 a permis aux ministres de l'environnement présents de décider l'intensification du mouvement. Pour le partage de la biodiversité, ils prévoient que les pays d'où la ressource est tirée reçoivent une part de ce qui est extrait... Mais là encore, aucune législation contraignante, de simples brevets permettraient de contourner l'obstacle.

La conférence de Rio reconnaissait la différence de puissance des pays dans l'action environnementale, donnant à chacun des responsabilités en accord avec ses capacités. Les pays riches ayant la plus lourde des responsabilités dans l'épuisement de la planète, les mesures les plus contraignantes leur ont été allouées. Ils doivent aider les pays pauvres et leur montrer la voie à suivre... Malheureusement, le fait que les pays riches n'aient pas baissé leur niveau de consommation et de production destructeur de l'environnement et des ressources ne pouvait donner d'effet positif.

L'exemple en France : d'après l'institut français de l'environnement (Ifen) dans son rapport 1998-2001(www.ifen.fr/ree2002/), les quantités de CO2 continuent d'augmenter au même rythme que la consommation sans qu'on parvienne à les déconnecter. Seuls certains secteurs commencent à connaître un découplage entre les activités économiques et ses effets sur l'environnement. Si l'air en ville est encore respirable, c'est grâce au pot catalytique, à l'essence sans plomb et au durcissement des normes européennes sur les véhicules. Cependant on remarque que les évolutions sont très rarement dues à des changements de comportements. Alors que les pays riches représentent seulement 20% de la population mondiale, ils produisent et consomment 85% des produits chimiques synthétiques, 80% de l'énergie commerciale ou encore 40% de l'eau douce (www.environnement.gouv.fr), leurs émissions de gaz à effet de serre sont dix fois plus élevées que celles des pays pauvres. Les pays émergeants du sud ont tendance à suivre cet exemple. Lorsqu'ils parviennent à s'engager sur un sentier de croissance économique soutenue c'est souvent au détriment total de l'environnement ; et si beaucoup de pays du sud n'ont pas accrus leur consommation d'énergie ou leur émission de polluants, c'est plus par impuissance que par choix.

3ème constat : Trop de soleil, pas assez d'eau

En moyenne la température s'est élevée de ½ degré depuis le début du 20ème siècle, et la présence de dioxyde de carbone a progressé de 30% dans l'air depuis l'ère préindustrielle selon une mission ministérielle sur l'effet de serre.

Les principales sources de ces gaz sont la production d'énergie (28%), l'activité industrielle (24%), la déforestation (24%) et les transports (16%). Comme nous l'avons dit il faudrait réduire ces émissions de CO2 par 2 pour stabiliser les perturbations climatiques.

De plus, dans les pays en développement des régions tropicales, 15 millions d'hectares de forêt (soit 0.3% de la forêt mondiale) sont défrichés chaque année.

Enfin, le problème de l'eau douce va se faire sentir. L'agriculture emploie 70% de l'eau disponible et devrait connaître une hausse de 40% dans les 20 prochaines années compte tenu de la croissance démographique. D'autant plus que la moitié des grands fleuves du monde sont fortement pollués.


Pour résumer, Kofi ANAN, secrétaire général des nations unies voudrait des avancés concrètes dans 5 domaines prioritaires :


Il existe donc un véritable défi environnemental. Face à cela, des intellectuels ont proposé des solutions théoriques aux problèmes environnementaux.




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